Selon le Collectif Autonome de Contrinformation :
« Dans la nuit du 29 mars 1985, ont été assassinés par des carabiniers, deux jeunes frères, Rafael et Eduardo Vergara Toledo, à l’angle des rues Miguel de Cervantes et Cinco de abril, près du quartier populaire de Villa Francia; la même nuit dans un autre lieu de Santiago était abattue par les agents de la CNI Paulina Aguirre Tobar. Un an auparavant, à la même date, dans la commune de Pudahuel était assassiné par les agents de l'état dictatorial, Mauricio Maigret Becerra (étudiant).
Ces quatre jeunes gens, tous militants du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR), ont été assassinés pour avoir oser levé le poing contre la dictature et le système imposé à cette époque. »

Selon la version officielle donnée par le Collectif Autonome de Contrinformation:
"Un trio de délinquants armés en train d'essayer d'attaquer un commerçant est surpris par les carabiniers. "Les assaillants" ouvrent le feu; Le carabinier Marcelo Muñoz Cifuentes semble être touché à la tête. "Les malfaiteurs" Eduardo y Rafael Vergara Toledo meurent atteints par les balles. Pendant ce temps le troisième des "délinquants" arrive à fuir le secteur. C'était l'information que les médias (contrôlés par le pouvoir) ont répandue, en occultant pour beaucoup de temps ce qui s'est réellement passé."



Et depuis ce jour là, tous les 29 mars, les jeunes (souvent très très jeunes) descendent dans les rues pour manifester violement.
Hier, à la Moneda, il y avait un déploiement impressionnant de policiers.
Des groupes de jeunes courraient partout avec des frondes, caillassant les bus et les policiers.
Je ne pense pas qu’ils étaient tous d’extrême gauche.
Les policiers les coursaient dans les ruelles.
Les énormes camions lanceurs d’eaux arrosaient à quelques mètres de nous.

Catherine et Hermine, en venant me voir à la Moneda se sont pris de l’eau et des fumigènes… elles avaient les yeux tout rouges.

Voilà les guanacos (les lanceurs d'eau) qui arrivent

Et les gazs lacrimogènes: "Mon premier gaz" dit Hermine les yeux encore rouges: "Sympa le Chili". Buenos recuerdos para tus amigas" dira Liliana la dame qui fait le ménage chez nous!


Ma boite nous a appelé à midi pour nous dire de rentrer chez nous rapidement.
En regagnant la maison, tous les magasins étaient fermés avec des grosses planches de bois pour protéger les vitrines.



Ça a duré toute la nuit: 819 arrestations...

Il parait qu’il se passe la même chose le 11 septembre pour commémorer le coup d’état.
Mais chaque année c’est plus calme.
Mon collègue Patricio me dit tout bas : « On commence à oublier et c’est bien ».